Afin de planter une flèche au centre d’une cible avec un arc il est nécessaire de viser un point légèrement excentré. Ce phénomène bien connu des archers est appelé paradoxe de l’archer. Comment expliquer qu’une flèche qui ne pointe pas le centre de la cible finisse par l’atteindre ?
Il se trouve que lorsque l’archer relâche la corde de l’arc celle ci se met à vibrer dans le plan perpendiculaire à la flèche. Il est impossible pour le sportif de ne pas impulser ce mouvement à la corde compte tenu du temps mit par sa main pour s’ouvrir.
Dans les premiers instants, la corde entraine la flèche. Ainsi le mouvement de vibration de la corde se transmet à la flèche. La trajectoire de la flèche est donc imprimée d’ondulations que l’on peut observer sur la vidéo ralentie suivante :
On observe sur cette vidéo que la corde de l’arc est initialement tendue à gauche du plan médian. Lors du lâché elle part sur la droite en entrainant l’extrémité de la flèche. Ceci courbe la flèche qui se comprime sur l’encoche de l’arc. En retour, l’arc exerce une force vers la gauche sur l’avant de la flèche qui se décale et quitte l’arc. Son départ se fait donc dans une direction légèrement décalée avec celle initiale. C’est ce décalage lors du lâché de la flèche qui explique qu’il ne faille pas viser directement le centre de la cible mais un point un peu excentré. Le scénario décrit précédemment peut être schématisé comme suit :
Le décalage de la flèche à la sortie de l’arc dépend de son élasticité et des vibrations de la corde. Un archer doit donc prendre en compte tout ces paramètres afin de réussir son tir.
Source : Wikipédia
Pour s’adapter au mieux aux conditions extérieures, il faut s’entraîner dans toutes les conditions (chaud, froid et pluie), notamment en situation de tir compté.
L’objectif est de développer ses capacités à optimiser son niveau de performance quelles que soient les conditions : pluie, vent, froid, chaleur.
La pluie
En cas de pluie, les impacts en cible seront généralement plus bas. Plus l’intensité de la pluie sera forte, plus il faudra ajuster son réglage viseur. L’archer doit être vigilent et réactif lorsque la pluie s’arrête et que le matériel sèche, les impacts en cible vont remonter.
En situation pluvieuse, l’archer doit :
- Mettre son matériel (arc, palette) à l’abri de la pluie entre chaque volée,
- Faire claquer sa corde avant chaque volée,
- Avoir une serviette pour s’essuyer les mains et le grip.
Enfin, il est essentiel de sécher le matériel, si possible avant de le plier.
Le fait de s’entraîner sous la pluie permet d’identifier les besoins éventuels inhérents à la pluie tel que de l’anti-dérapant avec la guidoline©pour le grip par exemple. C’est aussi l’occasion de tirer avec un vêtement imperméable.
Le vent
En cas de vent, l’archer doit prendre des repères de direction, d’intensité et de régularité du vent : arbres, drapeau, manche à air et doit toujours se fier aux mêmes repères tout au long de la compétition.
Plusieurs stratégies peuvent être mises en place selon la régularité et la force du vent :
En cas de contre-visée, il est impératif de conserver une zone de visée comparable à la taille de la zone de visée habituelle, voire plus grande.
Certaines compétences peuvent être travaillées spécifiquement à l’entraînement :
La chaleur
Lors d’un entrainement ou une compétition avec des hautes températures, il est primordial à l’archer de rester hydraté. La déshydratation entraîne une baisse des capacités physiques générales, une diminution de la concentration, et parfois même des maux de tête. Il est aussi important de porter un chapeau ou une casquette et se protéger du soleil pour éviter des coups de chaleur/coups de soleil.
Le froid
Le corps dépense beaucoup d’énergie pour maintenir sa température à 37 degrés. Il est important de limiter la perte de chaleur. L’archer doit pouvoir tirer sans être gêné dans ses mouvements (au niveau du coude notamment) et sans gêner le fonctionnement mécanique de l’arc (éviter les frottements de la corde principalement).
Pour se protéger du froid, l’archer doit prévoir de tirer avec des vêtements thermiques, près du corps pour ne pas gêner le passage de la corde. De manière générale, plusieurs fines couches retiennent plus de chaleur qu’avec une seule couche. Si possible, choisissez une sous couche technique en fibre synthétiques pour absorber et évacuer la transpiration.
Il est possible de tirer avec un bonnet et des chaussures bien chaudes, voire un sur pantalon pour limiter la déperdition de chaleur.
Il est aussi important de prévoir d’autres vêtements et accessoires lors des temps d’attente :
Il ne faut pas oublier de s’hydrater même si les températures sont froides.
L’archer doit s’entraîner dans des températures froides pour déterminer la tenue la plus adaptée pour lui avant d’aller en compétition.
Visionnez la vidéo de CHOI MI SUN la championne olympique en titre qui nous parle de la position de ses épaules.
texte traduit
Bonjour, je suis Choi Misun, médaillée d’or aux JO de Rio en 2016.
Bien que l’épaule droite (de corde) soit très importante, l’épaule gauche est mon principal atout. Si mon épaule est bien placée, je peux bien viser et garder mon point au milieu, même si c’est venteux.
Parfois à l’entrainement, je n’arrive pas à bien la placer, dans ce cas, j’essaie de mettre plus d’intensité dans ma main d’arc. Cela empêche ma main de se désaxer et m’aide à garder mon épaule correctement placée.
Le tir à l’arc est un sport où vous êtes en compétition avec vous-même, c’est important d’avoir une grande confiance et de croire en soi. Dans ce cas, vous aurez de bons résultats
La position des épaules est un facteur technique prioritaire qui doit être acquis et maitrisé pour un maximum de reproductibilité et de stabilité. À travers cette vidéo, Aurore Trayan nous explique comment observer la bonne position des épaules et propose quelques exercices de mise en œuvre pour réussir à les placer correctement. Merci à Audrey Adiceom pour sa participation.